À l’heure où les dispositions contraignantes en matière d’investissements directs étrangers (IDE) sont en passe d’être partiellement levées pour le secteur pharmaceutique en Algérie, nombre d’opérateurs locaux et étrangers s’interrogent sur l’impact réel qu’aura l’allègement du 51/49 sur la dynamisation de la production locale.
Secteurs non stratégiques et allègement du 51/49
Djamila Tamazirt, ministre de l’Industrie algérienne, a annoncé la mise en place d’une commission ad hoc pour définir les secteurs concernés par l’allègement du 51/49, dont devrait faire partie l’industrie pharmaceutique.
Il existe de nombreuses voies convergentes qui soulignent la portée limitée de cette réforme. Son objectif, selon le gouvernement algérien, est de dynamiser la production locale du médicament. Mais les secteurs de production et de distribution de produits pharmaceutiques souffrent avant toute chose de l'absence d'évolution, depuis plus de 20 ans, de la réglementation liée à la limitation de la marge.
Les producteurs pharmaceutiques n’arrivent pas à rémunérer leurs distributeurs n’atteignant pas le seuil de rentabilité nécessaire. Ils doivent assumer un niveau réel de charges pour satisfaire aux standards de qualité qui sont en perpétuelle évolution.
Le secteur pharmaceutique face aux contraintes de terrain
À ce problème réglementaire s’ajoutent des contraintes bureaucratiques importantes. Les différentes procédures administratives, comme l’attribution de concessions de terrain pour la réalisation des usines, sont tellement chronophages qu’elles dissuadent nombreux opérateurs locaux et internationaux.
La situation politique actuelle semble être aussi un facteur manifestement anxiogène pour les investisseurs. L’opacité entourant les perspectives d’évolution de la situation politique engendre des postures d’attentisme défavorables à l’acte entrepreneurial.
Ainsi, la promulgation d’une loi d’assouplissement dont l’application incombera de facto à un futur gouvernement, ne saurait constituer un remède suffisant pour pallier les maux dont souffre le secteur.
Il est utile de rappeler que la volonté des autorités algériennes de créer une industrie pharmaceutique locale ne date pas d’hier. Depuis le milieu des années 90, les différents gouvernements ont échoué à concrétiser cet objectif et cela même sous l’empire d’une politique libérale en matière d’IDE.
Pour atteindre l’objectif recherché, une révision en profondeur du cadre réglementaire et de la pratique de l’Administration est indispensable pour ce secteur hautement stratégique pour l’Algérie.
Article paru dans le magazine Jeune Afrique en novembre 2019
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