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Afrique : nouvelles opportunités - nouveaux partenariats dans un continent en plein essor

07/07/2015

CMS Bureau Francis Lefebvre recevait jeudi 25 juin, avec les autres cabinets membres de CMS actifs en Afrique, une centaine d’entreprises pour débattre des nouvelles opportunités qu’offre ce continent. Afin d’examiner, au-delà des généralités sur la croissance globale de l’Afrique, les situations très diverses des pays qui la composent, un panel d’experts de haut niveau était réuni. Nicolas Teysserenc, consultant chez 35°N, coordonnait les débats.

Julien Marcilly, chef économiste à la Coface, a ouvert cette réunion en dressant un tableau de l'état et des perspectives des économies des pays d’Afrique subsaharienne, au regard en particulier de la fluctuation des cours des matières premières non renouvelables (hydrocarbures, métaux minerais et gemmes) et des produits renouvelables (matières premières agricoles et produits alimentaires). Certains pays subissent ces fluctuations de plein fouet, tels que l’Angola, la République Démocratique du Congo ou la Guinée. D’autres, qui sont moins dépendants de l’exportation de produits non renouvelables et adoptent des stratégies dynamiques de diversification du secteur manufacturier, tels que l’Ethiopie ou l’Ouganda, ou développent également les services, comme le Kenya, présentent des perspectives beaucoup plus favorables.

"L'Afrique saute les étapes et rentre de plein pied dans l'économie mondiale" a déclaré Alexandre Vilgrain, Président du Conseil Français des Investisseurs en Afrique (CIAN) et Président de SOMDIAA, pour évoquer les nouveaux secteurs prometteurs. Il confirme le développement d’une Afrique des services et la nécessité d’aller vers "l'Afrique de la transformation sur place".

S'agissant des infrastructures, Amadou Kane, conseilleur du Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) et ancien ministre de l’économie et des finances du Sénégal, a fait valoir la nécessité absolue de leur développement, corollaire indispensable au maintien de la croissance. Il a évoqué à cet égard le fond Africa50 créé lors des Assemblées annuelles de la BAD réunies en mai dernier. Ce véhicule qui vise à mobiliser le financement privé et à accélérer la réalisation d’infrastructures en Afrique sera complémentaire et légalement indépendant des institutions de développement. Amadou Kane a souligné le succès des premières souscriptions par les pays africains eux-mêmes.

Jean-Jacques Lecat, avocat associé du groupe Afrique de CMS Bureau Francis Lefebvre et président de la commission juridique et fiscale du CIAN, a complété ces propos en rappelant les évolutions du cadre juridique des partenariats public – privé en Afrique : adoption de lois établissant un cadre plus général que les lois sectorielles, libéralisation de nouveaux secteurs comme celui de l'électricité, volonté de certaines organisations régionales africaines de mettre en place un cadre légal commun.

Intervenant également, Isabelle Lebo de Bpifrance a insisté sur l'intervention de la banque publique pour accompagner les entreprises françaises en Afrique en fournissant un appui lors de la phase de prospection des marchés mais également des financements tant sous forme de prêt que de participation au capital de filiales africaines. Témoignant de l’expérience de 20 ans de présence sur le continent d’ Africinvest, Skander Oueslati a mis l'accent sur la vocation de ce fonds consistant à soutenir le développement de PME africaines. Au sujet du capital investissement Jean-Jacques Lecat a rappelé les nouvelles possibilités offertes par le nouvel Acte Uniforme de l’OHADA sur les sociétés commerciales pour structurer les relations entre investisseurs et partenaires stratégiques.

Jean-Christophe Batlle, directeur Afrique de la Coface, a fait part des expériences de l’assureur crédit. Sans minimiser les facteurs de risques qui demeurent importants tels que des délais de paiement, de 90 jours en moyenne avec des retards constants, des procédures judiciaires longues et aléatoires, un environnement bancaire liquide mais peu prêteur, il a fait ressortir les améliorations de l’environnement des affaires. Il a ainsi souligné le développement du réseau bancaire avec l’arrivée des banques panafricaines, la possibilité de mobiliser les créances avec la garantie Coface, le développement de prestataires fournissant une expertise locale de qualité.

Lors de la seconde table ronde Pierre Marly, avocat associé de l’Equipe Afrique de CMS Bureau Francis Lefebvre, a insisté sur l'existence de "droits africains" et non pas d'un droit africain. Il a évoqué le rôle des organisations régionales, rappelant le récent accord visant à la création d'un nouveau marché commun africain regroupant 27 pays ainsi que l’émergence de hubs sous régionaux, tels que l'Ile Maurice et le Maroc. Marc Veuillot, Managing Partner du bureau de Casablanca, a ensuite pris la parole pour exposer les différents avantages qu’offre l’environnement juridique et fiscal marocain, qui permet au royaume de devenir "la porte d'entrée sur le continent africain". Amine Sator, partner et responsable du département juridique du bureau d'Alger, a précisé les règles de préférence nationale et de participation de capitaux algériens qui s’appliquent ainsi que les obligations de création d’activités locales qui s’imposent aux importateurs de certains produits. Enfin, Tiago Machado Graça, avocat au bureau du Portugal, est intervenu pour parler du Mozambique et de l'Angola et des mesures faisant suite à la baisse du prix des hydrocarbures. Il a cité les nombreux textes à l’étude en Angola en vue notamment de réduire les transferts de devises. Il a également souligné le moindre impact de cette situation au Mozambique.

Compte rendu de la conférence du jeudi 25 juin 2015

Auteurs

Jean-Jacques Lecat
Pierre Marly
Marc Veuillot
Amine Sator
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