Tout comme le reste de l’activité économique, les opérations de M&A ont naturellement été affectées par la crise sanitaire et désormais économique liée au Covid-19.
Les premières semaines de sidération ont mis sur pause les opérations en cours et amené les parties à réfléchir à la situation de ces opérations, qu’elles soient déjà conclues mais non encore réalisées ou en cours de discussion.
Passée cette première phase, des discussions ont parfois été menées pour tenter de renégocier des contrats déjà conclus, sur le fondement notamment de clauses contractuelles ou de dispositions légales relatives au changement de circonstances. S’il est délicat d’avoir une vision globale du marché, il semble que ces négociations ont souvent abouti à une issue favorable permettant le maintien de l’opération, parfois à des conditions différentes. Si l’abandon de certaines opérations déjà signées sur ces fondements a existé, il paraît cependant avoir été minoritaire.
Pour les opérations en cours de discussion au moment de la crise sanitaire, leur sort a été plus variable. Les acquéreurs ont souhaité rediscuter des conditions des opérations envisagées, notamment financières, afin de tenir compte de l’impact de la crise à venir. Devant la difficulté à déterminer l’impact de cette crise, particulièrement dans certains secteurs, la durée de ces discussions s’est considérablement allongée et un nombre significatif d’entre elles n’a pu aboutir, certains vendeurs renonçant simplement à leur projet de cession en attendant des jours meilleurs.
Par ailleurs, il y a eu un gel de plusieurs semaines sur le lancement de nouvelles opérations, les acteurs ayant d’abord été occupés à gérer leur situation de crise. Si nous percevons un redémarrage de ces lancements sur les dernières semaines, il est encore trop tôt pour savoir si ces lancements connaîtront ou non un taux d’échec supérieur à la moyenne.
Tout cela explique un net recul des opérations de M&A conclues et annoncées ces derniers mois et spécialement au premier trimestre 2020.
Evidemment, il convient de nuancer ces constats selon le secteur d’activité concerné. Ainsi, les entreprises des secteurs d’activité les moins touchés, voire non touchés, ont été les plus actives en termes d’opérations de M&A. Cela a également concerné les secteurs dans lesquels les valorisations sont déterminées sur un horizon de temps important. Nous avons ainsi vu se poursuivre des opérations dans les secteurs de l’énergie (particulièrement les énergies renouvelables), les services financiers, les techs, certains segments des industries de la santé et de l’industrie agro-alimentaire.
Et maintenant, quel avenir pour les opérations de M&A ? Prédire l’avenir est toujours un exercice délicat, mais il nous semble probable que les opérations de M&A devraient reprendre prochainement de la vigueur en termes de volume.
En effet, aux opérations dans les secteurs d’activité préservés devraient s’ajouter bientôt les opérations opportunistes dans les secteurs impactés par la crise. Nous constatons ainsi une volonté de certains acteurs (qui disposent encore de moyens significatifs), notamment de private equity, de mener ce type d’opérations. En outre, dans un grand nombre de secteurs touchés par la crise (notamment l’aéronautique et l’automobile), la recherche nécessaire de synergies devrait engendrer ou accélérer de nouvelles opérations de rapprochement.
Parallèlement, l’annonce par l’Etat de la création de différents fonds d’investissement sectoriels laisse entrevoir un accroissement des opérations de recomposition capitalistique.
Enfin, il est malheureusement clair que le nombre d’opérations de distressed M&A devrait augmenter considérablement dans les mois à venir, même si cette augmentation n’est pas encore perceptible.
Il apparaît ainsi probable que le marché du M&A, après un ralentissement lié à la crise, se redresse prochainement en volume, alimenté par les opérations engendrées par cette même crise.
Dossier : les impacts du Covid-19 (Coronavirus)
Notre cabinet d'avocats vous propose son assistance juridique pour appréhender tous les impacts du Covid-19 (Coronavirus) sur votre entreprise. Découvrez notre dossier dédié ci-dessous.
Le Droit des sociétés au sein de notre cabinet d'avocats :
Notre cabinet d’avocats développe une pratique et expertise rare et innovante en matière de droit des sociétés. Nous sommes en mesure de traiter toutes questions complexes, en particulier les opérations de haut de bilan, réorganisations et restructurations, mécanismes d’intéressement des cadres et dirigeants, gouvernance des sociétés, droit boursier, etc.
Les cookies de réseaux sociaux collectent des données sur les informations que vous partagez à partir de notre site Internet par l’intermédiaire des outils des réseaux sociaux ou des données analytiques afin de comprendre votre parcours de navigation entre les outils des réseaux sociaux ou nos campagnes sur ceux-ci ou nos propres sites Internet. Nous les utilisons pour optimiser les différents canaux de communication afin de vous proposer notre contenu. Des informations détaillées concernant les outils que nous utilisons sont disponibles dans notre Politique de confidentialité.