Home / Actualités / Financer la rénovation énergétique par les certificats...

Financer la rénovation énergétique par les certificats d’économies d’énergie

instaurés par la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005

18/02/2021

Les certificats d’économies d’énergie (CEE), instaurés par la loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005, constituent l’un des principaux instruments français de maîtrise de la demande énergétique aux fins de l’atteinte par la France des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030.

Le mécanisme incitatif des CEE

Il impose aux vendeurs d’énergie, les « obligés », d’atteindre des objectifs d’économies d’énergie sur une période fixée par l’Etat, selon les cas, à trois ou quatre ans. Les CEE sont délivrés par le ministre chargé de l’énergie aux acteurs éligibles (obligés et personnes morales dites « éligibles »), en contrepartie d’actions visant à réaliser des économies d’énergie sur leur patrimoine ou sur celui de tiers (ménages, collectivités territoriales ou entreprises). Ces actions peuvent être menées dans divers secteurs d’activité (résidentiel, tertiaire, industriel, agricole, transport, etc.). Pour obtenir un CEE, l’obligé doit apporter la preuve de son rôle actif, incitatif et antérieur dans la réalisation de l’opération d’économies d’énergie (principe d’« additionnalité »). Sa contribution peut prendre diverses formes dont celle, extrêmement fréquente et au cœur du dispositif de financement de la rénovation énergétique, d’une contribution financière à des travaux (prime, bon d’achat, prêt bonifié, etc.1 ), qui peut aller jusqu’à couvrir la totalité du coût de cette rénovation pour le bénéficiaire. Des « fiches standardisées » définies par arrêté ministériel allouent forfaitairement un volume d’économies d’énergie à des catégories d’opérations. Certaines primes bénéficient d’une forte notoriété auprès du grand public, comme les primes « Coup de Pouce ».

La rénovation énergétique, domaine privilégié des CEE

La mise en œuvre du dispositif, entre 2006 et 2021, a mis en évidence son importance dans le financement de la rénovation énergétique des bâtiments. 141 des 207 fiches d’opérations standardisées2 sont consacrées aux bâtiments résidentiels et tertiaires ainsi qu’à l’industrie, ce qui confirme la place centrale de la rénovation énergétique dans le dispositif des CEE. A noter que les opérations standardisées représentent 86,1 % du volume des CEE délivrés entre 1er janvier 2018 et le 30 novembre 20203 , dont 75,9 % concernent les seuls bâtiments résidentiels et tertiaires (Ibid). De plus, et depuis 2015, les obligés sont tenus d’obligations d’économies d’énergie spécifiques en faveur des ménages en situation de précarité énergétique4 , c’est-à-dire ceux ne disposant pas des ressources nécessaires à la réalisation des travaux requis5 , ce qui permet d’orienter les acteurs du dispositif vers les logements les plus mal isolés, véritables « passoires thermiques ».

Les incidences fiscales du financement par CEE

Il convient cependant d’être vigilant sur les conséquences fiscales, notamment au regard de la TVA, induites par ces schémas de financement de travaux par l’attribution de CEE. En effet, le régime de TVA applicable aux flux entre obligés/éligibles et professionnels (ou porteurs de programmes d’incitation aux économies d’énergie) est rendu complexe en l’absence de prise de position formelle de l’administration fiscale sur le sujet et les rappels de TVA effectués sont nombreux. Selon que l’analyse retenue est menée chez l’obligé ou le professionnel chargé des travaux, les risques varient. L’obligé encourt un risque de rejet de son droit à déduction de la TVA éventuellement facturée « à tort » à hauteur de la prime reversée au bénéficiaire des travaux (qui constitue en réalité une subvention, hors champ de la TVA). Le professionnel, quant à lui, doit être en mesure d’identifier le montant de la prime qui sera reversée au bénéficiaire et ne pas traiter cette dernière comme une réduction du prix des travaux facturés, sous peine d’un rappel de la TVA collectée à hauteur de cette somme.

Article paru dans La lettre de l'immobilier de février 2021 


Le droit de l'énergie au sein de notre cabinet d'avocats :

Notre cabinet d'avocats dispose d’une équipe parmi les plus reconnues en matière de droit de l’énergie qui conseille les acteurs du secteur de l’énergie sur toute la chaîne de valeur. Notre cabinet d'avocats vous propose une approche qui repose sur une compréhension avérée de ce secteur d’activité et sur la pluridisciplinarité de notre équipe constituée d’une quinzaine de spécialistes travaillant en étroite collaboration avec nos avocats basés en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie.

cabinet avocats CMS en France

A propos de notre cabinet d'avocats

expertise droit de l'énergie energy law 330x220

Expertise : Energie & changement climatique

nous contacter 330x220

Nous contacter

Vos contacts

Portrait deRubio-Aurore-Emmanuelle
Aurore-Emmanuelle Rubio
Counsel
Paris
Portrait deArmelle Abadie
Armelle Abadie
Associée
Paris